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S'il y a sans doute une stratégie pour retourner le portrait négatif et nous attendrir (ce qui fonctionne assez bien), on est tout de même frappé par la noirceur d'un portrait finalement assez émouvant. Michel Houellebecq ne se réduit pas à son personnage dans La carte et le territoire: Jed Martin, c'est un peu lui aussi, peut-être même est-ce l'artiste qu'il aurait voulu être. À moins que ce ne soit la reconnaissance critique du peintre que jalouse l'écrivain, ou encore sa fortune. La carte et le territoire de Michel Houellebecq - BIENVENUE SUR LE BLOG LITTERAIRE. Le roman ne permet bien sûr pas de répondre, mais les liens entre Houellebecq et le peintre semblent évidents. Si La carte et le territoire n'a pas connu les polémiques précédentes sur le fond, ce nouveau roman étant débarrassé d'aspects polémiques qui avaient alimenté les écrits précédents de l'auteur, il n'a pas évité toute polémique avec l'affaire Wikipedia. Michel Houellebecq a en effet repris quasiment mot pour mot des extraits de l'encyclopédie participative sans la citer, ce qui n'est pas autorisé par la licence d'utilisation de Wikipedia.
La carte et le trottoir: devenirs d'un atlas cacotopique chez Jean Bofane et Chéri Samba Ninon Chavoz Sorbonne nouvelle – Paris III À une époque où l'utopie n'a aucune possibilité d'apparaître sur la carte du monde, l'impératif utopique de produire de nouvelles cartes est plus fort que jamais. Robert T. Tally, Utopia in the Age of Globalization, p. 9. […] de quoi ou de qui lève-t-on une carte? Voilà l'une des questions fondamentales de l'atlas. La réponse ne fait pas de doute: toujours d'une identité, c'est-à-dire de ce dont nul, encore, ne trouva de raison, ce dont la différence reste irréductible. […] Comme, d'aucune loi, on ne peut tirer l'existence de ce paysage, de cette contrée, de cette bête, de votre personne, cette contrainte oblige à les dessiner ou reproduire, à en lever un plan, à faire vôtre le portrait. La représentation marque donc le manque de raison. Jed martin peintre en bâtiment. Michel Serres, Atlas, pp. 208-209. De Jed Martin, «meilleur peintre » (1) dont Michel Houellebecq entend se faire le biographe, on retient souvent l'axiome elliptique en vertu duquel «la carte est plus intéressante que le territoire » (Houellebecq: 2010, p. 82).
Je connaissais Michel Houellebecq, évidemment, qui ne connaît pas Michel Houellebecq? Écrivain français aussi sulfureux qu'il a connu un brillant succès public à défaut d'être toujours critique, c'est un de ces auteurs contemporains qui comptent aujourd'hui en France. Mais je n'avais jamais lu Michel Houellebecq, auteur que je jugeai de manière un peu complaisante sans grand intérêt, un auteur polémique que je pouvais bien me passer de lire. Jed martin peintre sculpteur. Mais voilà qu'on m'offre à Noël, études de géographie obligent, La carte et le territoire, dernier roman de Michel Houellebecq couronné du très fameux Prix Goncourt. J'avais déjà été attiré par des critiques dithyrambiques, notamment au Masque, et je dois dire que je n'ai pas été déçu de ma lecture. La carte et le territoire est un roman prenant, intrigant… réussi en un mot. La carte et le territoire suit la vie et l'œuvre de Jed Martin, artiste français qui vit dans un futur proche. Un artiste incapable d'avoir une vie sociale digne de ce nom, mais qui se révèle être un excellent artiste.
» demanda-t-il finalement. 225 Le personnage de Houellebecq est confronté à sa propre représentation. Il ne semble pas accorder au tableau une grande importance, bien qu'il propose de le placer au-dessus de sa cheminée. Il semble le considérer comme le tribut de son statut de personnalité publique. Après tout, déclare le personnage de Franz, « on est revenus au temps de la peinture de 223 Michel Houellebecq, La Carte et le territoire, op. cit., 2010, p. 185-186. Jed martin peintre art. 224 Agathe Novak-Lechevalier, 85 cour d'Ancien Régime226 ». Une scène réunit les trois figures de la mise en abyme: l'auteur Michel Houellebecq fait un commentaire métaleptique de la réaction du personnage de Michel Houellebecq qui observe le tableau « Michel Houellebecq, écrivain ». Le lecteur est au premier plan, il observe l'auteur s'observer lui-même et construire son autoportrait. Par la mise en évidence du mécanisme d'emboîtement, il s'en dégage une sorte de virtualité, une impression de miroir déformé. Le lecteur comprend bien le leurre, cette stratégie de monstration et distanciation de son image.
Si l'oeuvre de maturité du personnage vaut largement comme une palinodie et tend à démontrer au contraire le primat d'un territoire et d'un environnement envahissants, le point de départ de cet itinéraire artistique se situe bel et bien dans la valorisation de l'outil cartographique. Affirmer que la carte est «plus intéressante » implique à ce titre d'accorder sa préférence à une représentation immuable, abstraite et surplombante, et de renoncer à la vision inclusive et située qu'autorise l'immersion dans un paysage quotidien. L'élection de la carte consacre en d'autres termes l'espace dépeuplé du planisphère, qui se substitue (1) Nous empruntons l'expression à l'ouvrage fondateur de Vasari, dont la référence figure dans la bibliographie finale. Revue belge de Philologie et d'Histoire / Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis, 97, 2019, p. 709-728