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Roger Giroux, Poème L a Légende dorée de la poésie Poème est une œuvre inachevée du poète déjà bien (et trop) oublié Roger Giroux dont un autre poète (Jean Daive) permet de redonner au texte son état de théâtre des mots, du langage et de … Continue reading → Roger Giroux, L'arbre le temps Quand "je" devient un autre Partant d'un point aveugle: « J'étais l'objet d'une question qui ne m'appartenait pas », le « je » de Giroux tente de venir à bout de la cécité dans ce livre majeur enfin réédité. Par son … Continue reading →
Roger Giroux est né en 1925. Traducteur émérite de l'anglais (Lawrence Durrell, Henry Miller, Edna O'Brien, W. B. Yeats…), éditeur auprès de Marcel Duhamel à la « Série noire », il demeurera l'auteur de « un ou deux livres », comme il l'écrit à Pierre Rolland, un ami d'enfance, au tout début de sa carrière. L'arbre le temps, paru au Mercure de France, obtient le prix Max-Jacob en 1964; le livre est réédité en 1979 augmenté de deux textes inédits au Mercure de France. Nous procurons aujourd'hui une troisième édition de L'arbre le temps qui restitue le format de l'originale de 1964. Poème, livre resté inachevé à la mort de l'auteur, fut édité par Jean Daive au Théâtre Typographique en 2007. A la mort de Roger Giroux en janvier 1974, Jean Daive découvre en effet deux textes dactylographiés ( Lieu-Je et Lettre publiés pour la première fois à la suite de la réédition de L'arbre le temps au Mercure de France en 1979, et aujourd'hui également réédité par nos soins dans la collection agrafée), mais encore divers cahiers et carnets d'écriture, parmi lesquels se détache Journal d'un Poème.
Avec ses silences dévastés et ses images fiévreuses, le vingtième livre d'Esther Tellermann (née en 1947) égrène l'alphabet du désir; sachons l'entendre, en déplier l'énigme, décrocher son secret écrit en lettres de feu au dos du paradis. L'Arbre le temps, de Roger Giroux, Eric Pesty, 104 p., 18 €. Limite, d'Antoine Emaz, Tarabuste, 174 p., 15 €. Eternité à coudre, d'Esther Tellermann, Unes, 96 p., 17 €. Lire la chronique suivante: Article réservé à nos abonnés Anne Calas, Miroslav Micanovic, Chantal Maillard. Trans|Poésie, la chronique de Didier Cahen Lire la chronique précédente: Article réservé à nos abonnés Michel Bulteau, Hugh MacDiarmid, Edgar Lee Masters. Trans|Poésie, la chronique de Didier Cahen Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s'affichera sur l'autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu'une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Roger Giroux est né le 3 février 1925, près de Lyon. Son père était fonctionnaire aux impôts. Fils unique, il connut une enfance étriquée et grise, une vocation incertaine. Il voulut devenir architecte, médecin, prêtre, et, après des études d'anglais, vint à Paris en 1945 pour faire des petits métiers: figurant à l'Opéra, professeur dans un collège, etc. Roger Giroux admirait Reverdy, Scève, Mallarmé, Bach, Monteverdi, Webern, Klee, Giacometti. Il aimait aussi le jazz, les westerns, les romans policiers et la science-fiction. Il eut peu d'amis mais, avec des brouilles, leur resta fidèle: Maurice Roche, Edouard Glissant, Jean Paris, Jean Laude. Très jeune, il traduit l'œuf du héron, de W. B. Yeats, publié ensuite dans "L'âge d'or", la collection de Parisot. Nadeau l'engage comme traducteur de Miller et de Durrell. Il travaille aussi sur des textes de Virginia Woolf, Richard Wright et R. Waldrop. Il entre en 1962 chez Gallimard pour s'occuper de la " Série noire", sous la direction de Duhamel.
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« Je voulais alors décrire un paysage: cela me hantait. Et je hantais ce paysage où se tenait un arbre. L'arbre tendait aveuglément ses bras à posséder le paysage, et j'occupais précisément cette portion d'espace où l'arbre allait émettre sa parole sur le paysage. Ce qui montait du cœur de l'arbre, je ne sais le dire » mais il sait l'écrire. C e livre sera suivi par « Journal d'un Poème » (présenté lui aussi par Jean Daive) avec ses couleurs, ses biffures, ses ajouts, ses dessins, ses croquis, ses esquisses. Mais cette première version dégagée du manuscrit original possède quelque chose de plus glacé et ouvre à une chute vertigineuse. Elle entraîne le sujet dans un espace-temps qui, conjointement, dit l'auteur «me tait/me tue » — l'équivoque restera irrésolue ou presque… Elle se réfléchit et se dédouble dans la mort que le poème donne ou qu'un tel auteur lui accorde en s'y engageant. Héritier des camisards littéraires, le poète ne s'en est jamais vanté mais s'est nourri de leurs sagesses et de leurs libertés.