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« Pablo Picasso avait certes permis à ses enfants de porter son nom. Mais, de son vivant, il a toujours refusé de les reconnaître, souligne Me Gudin. Il ne souhaitait pas qu'ils aient des droits reconnus d'avance. Sans doute parce qu'il avait l'impression d'être considéré comme une banque. » Avant la loi du 3 janvier 1972, les enfants adultérins, nés hors des liens du mariage comme Claude, Paloma et Maya, n'avaient quasiment aucun droit. Aucune action en recherche de paternité ne leur était offerte. Picasso femme et enfant picasso. À plusieurs reprises, les tribunaux avaient d'ailleurs rejeté les requêtes des enfants Picasso. Ce n'est qu'en 1974, après le décès de leur père, que ces derniers ont fini par obtenir gain de cause. La loi de 1972 offrant la possibilité aux enfants adultérins d'engager une action en recherche de paternité deux ans après leur majorité, les juges ont alors admis la filiation des enfants Picasso. En invoquant plusieurs arguments: leur géniteur n'avait jamais nié sa paternité, il s'était toujours comporté en père aimant et avait veillé à leur entretien.
Arts portfolio Une exposition, à la galerie Gagosian jusqu'au 22 décembre, rassemble les portraits que l'artiste fit de sa fille aînée. Pablo Picasso et Maya ‒ Le Tremblay-sur-Mauldre (Yvelines), janvier 1937 « Cette photographie a été prise dans la maison d'Ambroise Vollard, le principal marchand de Picasso à cette époque. Picasso : Toutes les femmes de sa vie (1/2). Dans une lettre datée du 9 septembre 1936, Vollard informe Marie-Thérèse qu'il place à sa disposition sa maison du Tremblay-sur-Mauldre, à une quarantaine de kilomètres de Paris. Marie-Thérèse, alors installée rue de la Boétie, souhaite quitter Paris pour vivre à la campagne avec sa fille, Maya. Picasso lui rend visite régulièrement pour passer des moments en famille dans ce lieu d'intimité, loin de l'agitation parisienne. » SUCCESSION PICASSO 2017 Pablo Picasso, Maya et le chien Riki ‒ Boulevard Henri IV à Paris, août 1944 « Ce cliché, probablement pris par Marie-Thérèse, immortalise un jour symbolique, le 25 août 1944, alors que Paris est enfin libérée, sur le balcon de l'appartement du boulevard Henri IV.
» SUCCESSION PICASSO 2017 Pablo Picasso: « Maya au tablier », 1938 ‒ huile sur toile « On notera ce contraste merveilleux entre la manière presque enfantine avec laquelle il réalise les carreaux rouges de la robe, et la grande finesse du visage de profil, qu'il dessine avec la même élégance que les maîtres anciens. De la même façon, les couleurs semblent à la fois dissonantes et harmonieuses. Picasso expliqué aux enfants – PortailEduc. » SUCCESSION PICASSO 2017 Pablo Picasso: « Portrait de Maya de profil », 1943 ‒ graphite et crayon sur vellum « L'un des objectifs de cette exposition est de permettre au public de mesurer les qualités de dessinateur de Picasso, qui s'inspire constamment des maîtres anciens parmi lesquels Dürer ou Hans Holbein le Jeune. Picasso va étudier inlassablement le profil de Maya, un profil qui lui ressemble et qu'il traite avec tendresse dans ce portrait idéalisé. La délicatesse du trait est palpable dans la précision de son profil, l'application des couleurs pastel, le rendu de son regard évanescent, ainsi que le réalisme inouï de sa chevelure.
O. P. Quand Pablo rencontre Marie-Thérèse, en 1927, il est au bout d'une sorte d'exploration néoclassique avec Olga et d'un compagnonnage de proximité avec les surréalistes. Et jusqu'en 1935, il va y avoir une période de huit années de renaissance de Picasso. Marie-Thérèse, qui était son modèle, devient sa muse. Sa peinture explose. Des dizaines de portraits fleurissent. Il redéfinit la sculpture. Picasso femme et enfant le. Et, en 1932, lors d'une grande exposition à Paris, on découvre ses tableaux cubistes, sa période bleue, sa période rose, on retrouve les tableaux d'Olga, ces portraits d'une femme blonde que personne ne connaît car Picasso, toujours marié à Olga, n'a rien strictement dit. Pablo Picasso a-t-il manifesté le désir d'épouser Marie-Thérèse? O. Il y a, dans la vie de mon grand-père, un moment très important. C'est le 24 décembre 1934. Lorsque ma grand-mère, Marie-Thérèse, lui annonce qu'elle est enceinte. Il lui dit, rapporté par elle: "C'est le plus beau jour de ma vie, demain je divorce. " Le divorce était alors autorisé en Espagne et il aurait pu le faire.