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La « mode saphique » est certes présente dès la Belle Époque, où elle est l'apanage d'une frange aisée et cultivée de la population; dans les Années Folles en revanche, « la garçonne rompt avec l'ancienne représentation de l'homosexualité féminine » (p. 111) mais fait tout autant l'objet d'une véritable obsession de la part d'un public désirant « percer les mystères de Lesbos » (p. 125). La réception ambivalente des garçonnes-lesbiennes en est symptomatique: elles sont certes perçues avec bienveillance par une grande partie de la presse, mais restent très souvent rejetées par le milieu féministe. Le paradis des fantasmes 3. En effet, ce dernier s'érige alors en majorité comme garant de la féminité dans un monde qui pense encore largement l'homosexualité sur le mode de « l'inversion ». 6 Bard propose une vision panoramique de ce qui caractérise les milieux des garçonnes-lesbiennes de l'époque. Cela lui permet de revenir sur les débats contemporains concernant les rôles genrés, sur les effets complexes d'une visibilité effervescente et sur la diversité des récits construits autour de ces identités.
Exposition Cliquez plus bas sur le lien Dernières créations d'Hubert le Gall, Elizabeth Garouste, Franck Evennou, Mark Brazier Jones, Véronique Rivemale, Claire de Lavallée, Andrea Salvetti et François Dimech. Visite virtuelle ou à la galerie dès aujourd'hui avec un grand plaisir! Visite de l'exposition
La Garçonne est férocement critiquée par les deux bords de l'échiquier politique, puisque la droite catholique comme la gauche communiste y voient le portrait à charge de la dépravation de leur ennemi politique respectif. Les groupes féministes ne sont pas en reste: s'appuyant sur une vision du genre que l'on peut aujourd'hui décrire comme essentialiste, elles critiquent la mode de la « virilisation » qui efface les spécificités de la femme (la compassion, la pudeur, etc. Quels sont les fantasmes féminins les plus courants ?. ). Bard recontextualise ces réactions, qui peuvent nous surprendre, pour mieux les expliquer: l'hostilité généralisée que le féminisme rencontre au début du siècle rend les militantes peu enclines à soutenir un roman qui apporte de l'eau au moulin des antiféministes, ces derniers y voyant la preuve que l'égalité des sexes entraîne la corruption des mœurs. 4 C'est en effet la liberté sexuelle caractérisant la garçonne du roman de Margueritte qui génère une véritable panique morale. Bien que seule une partie très réduite de la population, la jeunesse dorée parisienne, profite en réalité de cette liberté, celle-ci devient, sous une forme caricaturale, le centre des débats autour de la garçonne, révélant ainsi les angoisses et fantasmes de l'époque.
Néanmoins, Bard note que ces « nouveaux canons de la beauté et de l'élégance » (p. 39), vite acceptés, n'en sont pas moins une façon nouvelle de codifier la féminité, plutôt que de réellement la subvertir. Même si la garçonne est synonyme d'émancipation pour toutes les femmes au-delà des clivages entre classes sociales, son essor est synonyme d'une emprise grandissante de la mode, monde qui reste patriarcal et qui paraît concentrer l'attention « sur les nouveautés du paraître et non sur les problèmes sociaux et politiques » (p. 55). Le paradis des fantasmes film. 3 Cette ambivalence manifeste permet alors à Bard d'envisager ce qui fonde la mythologie qui entoure la garçonne: cette dernière « résume à elle seule la perte des repères dans le monde de l'après-guerre » (p. 61) et va incarner, selon la tendance politique, tantôt la soif de renouveau et de liberté, tantôt la ruine de la civilisation et l'absurdité d'un monde à l'envers. Prenant comme point de départ La Garçonne, roman de Victor Margueritte paru en 1922 qui, à bien des égards, a consolidé les attributs stéréotypiques de la garçonne dans l'imaginaire populaire, Bard montre que le scandale suscité par le livre résume les ambivalences et critiques érigées autour de cette figure.